Arrestation de Vincent Garcia

22/03/2019

"Malheureusement j'ai été dénoncé et arrêté le 22 décembre 1943, quand j'entrais dans le bourg. Nous avons été 6 à être arrêtés ce jour là à Cadouin. Le même jour 31 personnes ont été prises dans les environs, ils avaient prévu un bus pour nous transporter !"

"A Cadouin, Ont été arrêtés avec moi :

De Guilhem, chef cantonnier de Cadouin, membre du groupe AS Bergeret. Les Allemands ont été directement à l'hôtel Calès, où Deghilem était en train de manger. La postière qui les a vus arriver est partie à l'école pour avertir Dutard. De Guilhem mourra en déportation à Buchenwald.

Un gendarme à la retraite du Buisson
Le secrétaire de mairie.

Deux jeunes réfractaires au STO ont été aussi arrêtés.

Le brigadier de Beaumont du Périgord avait été arrêté la veille.

Nous sommes passés par St Alvère, puis Sarlat où le Dr Nessman a été aussi arrêté, puis prison à Bergerac et dans la nuit transféré au 35ème à Périgueux". « La caserne du 35èmed'artillerie à Périgueux sert de lieu d'internement provisoire aux personnes arrêtées dans le département. Parqués dans des conditions d'hygiène déplorables,les détenus subissent des interrogatoires avant les opérations de triage. Certains sont libérés après contrôle rigoureux de leur identité ou envoyés en Allemagne pour le service du travail obligatoire (S.T.O.). Les autres sont transférés dans des camps de rassemblement avant d'être déportés dans les camps de concentration et d'extermination de l'Est. » (d'après brochure ONAC)

Le lendemain route vers Limoges. Le DR Nessman a été tué lors de l'interrogatoire par la Gestapo. A la Gestapo, on m'a annoncé que j'étais condamné à mort et que j'allais être fusillé.

Le 18 janvier, je suis embarqué à Compiègne. Le 20 janvier, jour de mon anniversaire, on m'a appelé sur la place d'appel du camp de Compiègne. On m'a dit de préparer mes bagages et que j'allais partir. Mes bagages étaient vite prêts, je n'en avais pas ! Le 22 ils m'ont appelé pour partir. Je ne savais pas du tout vers quelle destination : pour aller dans une autre prison, pour être fusillé ? 2000 ont été appelés pour le départ. Dans ce convoi, il y avait une quinzaine d'Espagnols. 2 jours après, arrivée à Buchenwald ! Le 24 janvier 1944.

5 des hommes arrêtés à Cadouin avec moi ont été déportés à Buchenwald. Je les y ai retrouvés.