Résistance en Dordogne

22/03/2019

"Je suis venu travailler à Cadouin avec ma mère. De 1940 à 1945, les Espagnols ont été persécutés par la France de Vichy et les Nazis qui occupaient notre territoire car nous étions à leurs yeux des "rouges espagnols" donc dangereux.

A Cadouin, à 17 ans, j'ai rencontré Lucien Dutard, instituteur du village.

Lucien Dutard a été Mobilisé de septembre 1939 à août 1940 dans un régiment d'infanterie, Puis, il reprit son poste d'instituteur à Cadouin et le secrétariat de mairie. En contact avec des communistes depuis juillet 1940 qui se réunissaient chez sa mère, installée au Buisson, il prit part au « passage et [à] l'hébergement des camarades clandestins ». En septembre 1940, il organisa une collecte en faveur de l'ancien secrétaire de la cellule communiste, interné administratif. Des militants lui firent reprendre, en 1943, une activité limitée en raison de sa situation familiale (liaisons, distribution de tracts, aide aux réfractaires du Service du travail obligatoire) en contact avec les communistes résistants du Sud du département. Il fut en contact avec des résistants de l'AS contrôlés par l'Intelligence Service pour organiser des parachutages. Il fut « officiellement réintégré » dans le Parti communiste clandestin en janvier 1944, puis devint instructeur dans le secteur 2 puis F (région de Sarlat et quatre cantons du Bergeracois), sous le pseudonyme de « Jean ». Il anima notamment la publication clandestine communiste, La voix de Jacquou, qui répondait aux vœux du Comité de défense et d'action paysanne. Au début juillet 1944, il affirma avoir cessé ses relations avec l'AS. Il participa à la création à Cadouin d'un groupe armé, « dépendant initialement de l'AS » (G. Penaud) qui devint le 13e bataillon de Francs tireurs et partisans français et participa à la libération du département avant d'être incorporé dans un régiment d'infanterie à La Rochelle. Il termina la guerre avec le grade de capitaine FFI mais n'exerça pas, selon lui, de rôle militaire.

( Informations sur Lucien Dutard trouvées dans : https://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article23545)

Un collègue de travail, Martin, a été tué sur la route de Fumel par l'occupant.

Lucien Dutard m'a demandé de porter pour lui des messages lorsque je partais travailler au Buisson et sans le savoir j'entrais en fonction comme agent de liaison de la résistance. Puis, mes fonctions d'agent de liaison et "d'espion" se sont étendues au delà du Buisson. J'allais jusqu'à Bergerac pour espionner les Allemands qui se donnaient rendez-vous au café à côté de la poste. Je buvais même avec eux pour écouter leurs conversations !

J'ai rencontré à Bouillac, deux jeunes filles dont le frère fréquentait Mme Vigier. Rapidement, on m'annonça que j'étais « grillé » et en danger et que je devais prendre le maquis. Début décembre je suis entré aux FTP du nord de la Dordogne, dont le chef était « belloeil ». En Septembre 1943, un Allemand a été tué à Cadouin ce qui a renforcé leur présence dans le secteur. Parmi les troupes allemandes présentes sur le territoire,une garnison supplémentaire est appelée en renfort en septembre 1943 à Périgueux. Il s'agit de la Légion géorgienne, « l'Ost Bataillone 799 » qui prend possession de la caserne du 35 ème d'Artillerie de Périgueux."

Collège Pierre Fanlac 24170 Belvès- CNRD 2019
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