Des déportés venus de toutes les nations

23/03/2019

Monsieur Garcia nous a dit qu'il y avait 52 nationalités dans le camp.

Ci-dessus, liste de convois arrivés à Buchenwald où figure celui de Vincent Garcia. Document fourni par M. Garcia.

Ci-dessous, Effectifs du convoi du 24 janvier 1944 dans lequel Vincent Garcia a été transporté vers Buchenwald. On constate la diversité des origines.

Sur ce grand nombre de prisonniers il y a eu environ 50 différentes nationalités : Francais, Espagnols, Tchèques , Polonais , Yougoslaves, Soviétiques...Il y a eu des femmes dans les Kommandos mais pas dans le camp de Buchenwald précisément. Dans le camp il y avait différentes sortes de prisonniers , les prisonniers étaient reconnu par des triangles cousus sur leurs vêtements. Les triangles rouges sont pour les prisonniers politiques, les verts pour des criminels et prisonniers de droit commun, les jaunes pour les Juifs ; jaunes et rouges pour les opposants politiques juifs, les roses pour les homosexuels, les mauves pour les témoins de Jéhovah, les noirs pour les marginaux, délinquants, qualifiés « d'asociaux ». Les déportés soupçonnés de vouloir s'évader portent à la poitrine et au dos de leurs vêtements une cible peinte en rouge et blanc, enfin ceux que les SS qualifient d'imbéciles ont un brassard sur lequel est écrit « blöd » (« je suis idiot ») !

Les français à Buchenwald :

Sur les registres d'entrée du camp, les tous premiers Français enregistrés le sont dès 1940. Il s'agit de Français se trouvant en Allemagne, arrêtés et conduits à Buchenwald.

C'est à Buchenwald que le plus grand nombre de Français a été déporté. Ils sont 26.000 à passer par le camp sur l'ensemble des 85.000 déportés de France entre 1940 et 1944.

Les premiers arrivent de Sachsenhausen. Ils furent arrêtés lors des grandes grèves de mai et juin 1941 dans le nord de la France. Le plus grand nombre arrive à partir du 25 juin 1943 : 15 convois vont se suivre jusqu'au 3 octobre 1944

Puis les premiers grands transports arrivent en 1943. Au total, 5.918 Français sont enregistrés en 1943, 17.429 en 1944 et 1.100 en janvier, février et mars 1945. Vincent Garcia arrive dans le camp le 24 janvier 1944, période à laquelle le nombre d'arrivants français est le plus élevé.

Plus de 2/3 des Français déportés au KLB (69%) sont arrivés dans les seize convois directs qui ont quitté la France pour Buchenwald entre le 26 juin 1943 et le 3octobre 1944, date du dernier convoi parti de Belfort. Les convois les plus importants sont partis entre janvier et mai 1944, à l'époque où la répression allemande était la plus forte en France.

Quelques déportés français célèbres :

- Boris Taslitsky

Boris est né en 1911 à Paris et mort en 2005, il est élevé par sa mère, le 16 juillet 1942, sa mère, parce que juive, est arrêtée et assassinée par les nazis au camp d'Auschwitz . Boris commence à peindre à 15 ans, il entre a l'école nationale des beaux-arts en 1928.Il est mobilisé à Meaux en 1939 et prisonnier en 1940, il s'évade et rejoint la Résistance. En Octobre 1941, Boris réalise un tableau représentant Jean-Pierre Timbaud l'un des fusillés dans la carrière de Châteaubriant. En Novembre 1941, il est condamné a deux ans de prison pour avoir fait des dessins destinés à la propagande communiste. Il est incarcéré dans la prison de Riom (Puy de Dôme) puis le 23 juillet 1943, Il est transféré à la prison militaire de Mauzac en Dordogne puis au camp de Saint Sulpice La Pointe où, avec la complicité des autres prisonniers, il peint un ensemble de fresques . Le 5 août 1944 : Boris Taslitzky arrive à Buchenwald. Il y restera 9 mois sous le matricule 69022.

- Léon Blum : Chef du Front populaire de 1936 à 1938. Sous le gouvernement de Vichy une cour suprême de justice est instituée par Pétain, en juillet 1940, pour rechercher les

responsables politiques de la guerre. Léon Blum est poursuivi et jugé à Riom. Il devient otage d'état des nazis et il est transféré à Buchenwald le 31 mars 1943. Il est détenu dans le secteur spécial de la maison forestière du fauconnier, éloignée de quelques centaines de mètres du camp.

Les Espagnols déportés de France :

« On estime que sur les quelques 8 000 Espagnols passés par les camps nazis, 5 000 y sont morts, dont un demi-millier a été gazé. La plupart, qui avaient fui le franquisme après la guerre civile (1936-1939), avaient atterri dans les camps du sud de la France. Après avoir été engagés dans des compagnies de travail, nombre d'entre eux ont été faits prisonniers par les Allemands puis envoyés dans des camps nazis. L'immense majorité a séjourné à Mauthausen, des centaines à Buchenwald, Dachau, Oranienburg ou Flossenburg. Beaucoup de ces détenus ont participé à la construction du camp de Mauthausen. Les Espagnols entrés dans la Résistance sont arrivés dans les camps plus tard, à l'instar de l'écrivain Jorge Semprun, à Buchenwald entre 1943 et 1945. A la Libération, l'essentiel des déportés espagnols sont demeurés en France, certains pour toujours. " (Extrait d'un article du journal Libération)

Le « traitement spécial » réservé aux prisonniers de guerre soviétiques :

A Buchenwald on élimine ainsi au moins 7.000 prisonniers de guerre (PG) soviétiques (Probablement 9.500). Les Russes ne sont pas internés, mais subissent le « Traitement spécial » dès leur arrivée. Sur ordre du RSHA la section politique liquide avant tout les officiers, les commissaires politiques, les chefs de la jeunesse communiste, les personnalités du Parti communiste soviétique, les faisant venir de tous les Stalag du Reich (Dresde, Altenbourg, Mersebourg, Halle...) et en parfait accord avec la Wehrmacht. Ce « traitement spécial » consiste en une mise à mort par balle dans un secteur en dehors du camp principal nommé le « Kommando 99 écurie ». Dès juillet 1941, arrivent les premiers 3.000 PG, à l'état de squelettes, car ils ont traversé le Reich à pied. De mars à juillet 1942, il en arrive 6.000. Fin 1942, il en reste 1.200, le chiffre se stabilisant en 1943 autour de 800.


A partir de 1944, l'afflux de prisonniers issus de l'évacuation des camps de l'Est : les marches de la mort.

La camp de Buchenwald fait l'objet lui même d'évacuations mais la résistance interne réussit à soustraire de nombreux déportés à cette évacuation ou aux exécutions.

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